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Comment devenir "Expert/e en polluants de la construction" ? (Formation continue niveau 2)

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Judith Trachsel; mars 25, 2025

En 2020 déjà, les associations professionnelles ASCA et FAGES ont présenté leur concept de formation continue. Sous le nom de "PolluEdu", une série de 10 modules de formation continue, ainsi que deux modules complémentaires, conduiront au titre d'"expert(e) en polluants de la construction".

Il est prévu que ce ne soient pas les associations spécialisées qui proposent ces cours, mais que des centres de formation privés les développent. Pour qu'un cours soit "reconnu", les centres de formation doivent soumettre un concept de cours, qui sera ensuite examiné par la commission correspondante de l'ASCA et FAGES.

 

Les cours de BilBau sont-ils déjà reconnus pour ce nouveau titre ?

En allemand, BilBau offre déjà plusieurs cours pour ce nouveau titre et prévoit de les traduire et de les offrir également en français.

A ce jour, les formations suivantes sont déjà reconnues et planifiées :

A partir de cet automne, au plus tard en 2026, nous comptons également proposer les cours suivants :

  • Diagnostic :
    • Connaissances générales sur la construction. Ce cours est destiné à toute personne qui ne vient pas du domaine de la construction. Il permet d'acquérir des connaissances de base importantes pour la bonne compréhension du bâtiment et la recherche de matériaux problématiques cachés.
    • Diagnostic des polluants liées à l'utilisation (2 jours)
    • Approfondissement : Diagnostic d'objets complexes (3 jours)
  • D'autres cours sont également prévus :
    • Communication (2 jours) : Nous allons prochainement demander la reconnaissance de ce cours. Dans le meilleur des cas, nous pourrons le proposer dès l'automne 2025.
    • Droit et responsabilité (2 jours)

 

Et qu'en est-il des autres cours ?

Notre objectif est bien entendu de pouvoir proposer à terme la totalité des cours prévus par PolluEdu, soit en les développant nous-mêmes, soit en collaborant avec des partenaires.

Le développement de ces cours est néanmoins un investissement important, surtout qu’aucun soutien financier par des organismes tierces n’est disponible. Avant tout développement, Bilbau s’attache à trouver les bonnes personnes qui démontrent de véritables compétences dans leur domaine et qui – en plus – sont prêtes à partager leurs savoir et savoir-faire. Par ailleurs, l'expérience en Suisse Alémanique a montré que les exigences pour la reconnaissance par ASCA et FAGES sont élevées. Ceci est à priori une bonne chose, mais c’est également un véritable défi.


Y a-t-il d'autres formations continues ?

Outre les cours conformes au concept de formation continue des associations professionnelles ASCA et FAGES, nous travaillons également sur un autre cours prometteur :

  • Diagnostic ReUse : Répertorier les éléments réutilisables d’un bâtiment : En collaboration avec l'association professionnelle Cirkla et sanu future learning SA et avec le soutien financier de l'OFEV, nous sommes en train de développer une formation pour les personnes qui ne souhaitent pas détecter uniquement les matériaux pollués, mais également les éléments d’un bâtiment qui ont le potentiel d’être réutilisés. Les dates de ce cours seront disponibles prochainement.


Y a-t-il une possibilité de participer à BilBau ?

Le centre de formation sur les polluants de la construction BilBau est une organisation à but non lucratif (association) dont l'objectif est de rassembler, condenser et puis transmettre les compétences pertinentes afin d'améliorer la protection des personnes et de l'environnement.

Si vous êtes vous-même intéressé par la transmission de connaissances et de compétences, si vous aimez l’idée d’être devant un public de personnes avides de savoir et si vous aimez enseigner, alors n'hésitez pas à nous contacter. Comme vous le voyez, il y a encore du pain sur la planche. 

Pour conclure : Une excellente possibilité de nous soutenir est de devenir membre de notre association.

 

Atelier diagnostic des polluants radioactifs dans les bâtiments

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Simon Schneebeli; février 12, 2025

Outre l'amiante et les polluants chimiques tels que les PCB, les HAP et les métaux lourds, un bâtiment peut contenir des polluants radioactifs. Il peut s'agir de matières radioactives naturelles (NORM, comme les scories ou les pierres naturellement radioactives) ou d'héritages radiologiques dans l'environnement bâti. Ces derniers sont surtout présents dans des bâtiments anciennement utilisés par l'industrie horlogère.

Dans le cadre de la prochaine formation en diagnostic des polluants du bâtiment, Anna Caterina Senn, spécialiste en radioprotection à l'OFSP, viendra présenter :

  • Rayonnement et santé
    • Les matières naturellement radioactives (Naturally Occurring Radioactive Material, NORM)
    • Définition
    • Occurrences et exemples
  • Diagnostic
  • Héritages radiologiques dans l'environnement bâti
    • Définition et diagnostic
    • Exemples
  • Appareils de mesure
  • Élimination des matériaux radioactifs

 

 

Cet atelier est ouvert au public. La participation est gratuite, mais l'inscription est obligatoire (nombre de places limité) :

 

Quand les Suisses polluait leur lait avec les produits de conservation du bois

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Pascal Diefenbacher; décembre 31, 2024

Dans les années 1960, de nombreuses étables et granges en Suisse ont été traitées avec des produits de conservation du bois. Il s'est rapidement avéré que ceux-ci pouvaient se retrouver dans le lait via le fourrage des vaches. A tel point que dans certaines exploitations agricoles, toute la production laitière a dû être éliminée. Mais aujourd'hui encore, on trouve des bâtiments dont le bois est pollué. Un compte rendu d’une expérience qui montre les défis que les experts doivent relever pour protéger la santé.

 

Souvenirs d'enfance

Au printemps 2024, Ecosens SA a été contactée par un monsieur qui possède une ferme avec une grange attenante dans la région de Winterthour. Il s'agit de la maison de ses parents, dans laquelle il a grandi. D'après ses souvenirs d'enfance, toute la structure en bois de la grange aurait été traitée dans les années 1960 avec des produits de conservation du bois contre l'infestation par le capricorne des maisons et d'autres parasites. Cela aurait entraîné un "empoisonnement" du lait et du foin, ainsi que des problèmes de santé allant jusqu'à la mortinaissance des vaches. Suite au traitement avec des produits de conservation du bois, le lait a dû être jeté dans la fosse à purin ou même brûlé.

 

Évaluer l'utilisation future

La grange ainsi que la maison d'habitation adjacente se trouvent dans un état largement inchangé depuis les années 1960. La maison d'habitation est actuellement habitée par un membre de la famille.

Le propriétaire s'est adressé à Ecosens SA pour savoir comment la maison et la grange pourraient être utilisées à l'avenir. Les deux variantes possibles sont soit un assainissement avec transformation de la grange en espace habitable, soit une démolition du bâtiment. Il s'agit de déterminer si, des décennies après le traitement présumé, des produits de protection du bois sont encore présents dans la structure du bâtiment. Les résultats de l'enquête doivent servir de base à la décision concernant l'utilisation future du bâtiment.

En cas de suspicion d'utilisation de produits de conservation du bois, il est possible de déterminer rapidement et à peu de frais la situation de pollution en prélevant des échantillons sur les éléments de construction en bois ou alors en prélevant des échantillons de poussières. En raison de leurs propriétés physiques (peu volatiles), les produits de conservation du bois s'accumulent généralement dans la poussière. La poussière constitue donc un moyen idéal pour vérifier les soupçons d'utilisation de produits de conservation du bois.

C'est pourquoi, au printemps 2024, l'expert a prélevé six échantillons de bois sur les poutres de la grange et du grenier de la maison d'habitation. Comme on pouvait s'attendre à ce que le bois soit traité uniquement de façon superficiel, des copeaux de bois ont été rabotés. En outre, un échantillon composite de la poussière a été prélevé dans la grange.

 

Des documents écrites apparaissent

Dans le cadre de la visite sur place, le propriétaire a été interrogé de manière approfondie sur le traitement présumé de la grange. Celui-ci a pu reconstruire de manière vivante les événements de l'époque à partir de ses souvenirs.

Suite à la visite sur place, le client a de nouveau fouillé dans la succession de ses parents et a pu faire parvenir à Ecosens SA divers documents datant des années 1967 à 1972. Ceux-ci prouvent clairement que le bâtiment a été traité avec des insecticides, ce qui a fortement contaminé le foin et le lait.

Du point de vue de l'expert, la question s'est posée de savoir si le traitement préventif et systématique de la grange avec des insecticides était un cas isolé. Pour cette raison une recherche bibliographique a été effectuée dans les archives de journaux et de revues accessibles au public. Cette recherche a permis de trouver rapidement des documents montrant que le traitement de granges avec des produits de protection du bois était très répandu dans les années 1960. Le paragraphe suivant se base sur un article publié en 1972 dans la revue suisse de sylviculture sur la protection des plantes et l'environnement [1] ainsi que sur une interpellation au parlement du canton de Zurich de Curt Signer (député du parti socialiste) du 3 février 1969 sur les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires [2].

 

 

Le scandale du fromage et ses conséquences

Au printemps 1968, un scandale a éclaté lorsque les États-Unis ont contesté et renvoyé le fromage d'exportation suisse en raison de résidus de pesticides trop élevés. La station fédérale de recherche de Wädenswil (aujourd'hui Agroscope) a été chargée d'identifier les sources de contamination. Grâce à la collaboration active des laboratoires cantonaux et de l'industrie, la source la plus importante a pu être identifiée jusqu'à l'automne 1968.


Le traitement des étables deux fois par an au lait de chaux ou le simple nettoyage des étables, prévu par l'ordonnance sur les denrées alimentaires de 1936, a été de plus en plus souvent effectué à l'aide de produits chimiques, comme par exemple le produit "Pintox", à partir des années 1950. Il s'agit d'un produit de traitement des étables contenant des insecticides (DDT, dieldrine, hexachlorocyclohexane ou lindane), qui a été utilisé – sur recommandation des associations faitière des producteurs de lait – dans la plupart des étables de la région. Les insecticides contenus dans le produit pour étables appartiennent tous au groupe des pesticides organochlorés. Le DDT et le lindane sont probablement connus de la plupart des lecteurs. L'utilisation de la dieldrine comme produit de protection du bois est en revanche moins connue. La dieldrine est un insecticide très efficace qui a souvent été utilisé comme poison de contact et d'ingestion contre les insectes. Elle est très probablement cancérigène et, comme d'autres pesticides organochlorés, elle est persistante (ne se dégrade que très lentement) et s'accumule dans les organismes (bioaccumulation). L'objectif de l'utilisation de "Pintox" était la lutte préventive et parfois aiguë contre le capricorne des maisons dans les charpentes des granges et des habitations.

 

Abbildung 1: Cartoon Pestizid in Käse

Illustration 1 : Carricature tiré de l'hebdomadaire "Wir Brückenbauer" du 17 janvier 1969

 

Curt Signer expliquait à ce sujet dans son interpellation de 1969 : «On frise la négligence quand on sait que ces produits toxiques ont été répandus dans les granges sans couvrir suffisamment les réserves de foin entreposées. Rien que dans le canton de Zurich, une centaine de granges ont été traitées de cette manière l'année dernière. Nous ne pouvons aujourd'hui que nous étonner de l'insouciance des usines chimiques responsables et de la trop longue hésitation des experts scientifiques. On sait que c'est surtout une entreprise d'imprégnation du bois qui a su promettre monts et merveilles aux paysans et les convaincre de la nécessité de tels traitements de granges, dont l'un coûtait nota bene 10'000 francs.»

Abbildung 2: Werbung Pintox, Bieler Tagblatt vom 21. April 1962

Illustration 2 : Annonce publicitaire pour le produit de blanchiment "Pintox" dans le Bieler Tagblatt du 21 avril 1962

 

Selon ses souvenirs, tout s'est passé exactement comme décrit ci-dessus dans la maison des parents de notre client. En 1967, ses parents ont reçu la visite de deux représentants d'une entreprise qui ont inspecté la grange. En raison d'une infestation de petites surfaces de poutres en bois, les représentants ont recommandé de traiter l'ensemble de la grange ainsi que les combles de la maison d'habitation adjacente avec des insecticides. Selon la confirmation de commande originale en notre possession, le coût du traitement de la maison d'habitation et de la grange s'élevait à CHF 10'600. Ce qui, à l'époque, était une somme considérable, le salaire annuel moyen en 1967 étant d'environ CHF 16'000.

Les contaminations par les produits de protection du bois peuvent parvenir aux vaches et donc au lait par différentes voies. Outre l'absorption directe par léchage du bois traité et l'inhalation de l'air pollué de l'étable ou de la poussière, l'absorption se fait surtout par le biais des aliments pour animaux stockés dans la grange, comme le foin. Le fait que les substances actives s'échappent des poutres en bois, en particulier pendant les mois chauds de l'été, et contaminent rapidement le foin fraîchement stocké est particulièrement problématique. Lorsque le bétail laitier est à nouveau nourri de foin en automne et en hiver, la contamination du lait augmente également et atteint son niveau maximal au printemps.

Pour l'assainissement, différents revêtements d’étanchéification ont été testés, qui auraient dû empêcher l'efflorescence et l'évaporation des produits de protection du bois. Selon les études de la station de recherche de Wädenswil, tous ces essais sont toutefois restés sans résultat probant, car il s’est avéré que les substances actives pouvaient traverser toutes les couvertures et ainsi empoisonner à nouveau les réserves de fourrage. De plus, il s'est avéré que les contaminations du foin et donc du lait ne diminuaient que très lentement, même sur plusieurs années. Ainsi, une exploitation d'une commune zurichoise a livré du lait avec une teneur en dieldrine de 140 ppb à l'automne 1968 et toujours de 120 ppb à l'automne 1971, c'est-à-dire après trois années complètes. La limite toxicologique pour la dieldrine dans le lait était alors de 5 ppb et était donc dépassée plus de 20 fois dans cette ferme.

Tant que le lait fortement contaminé s'écoule dans un grand flux de lait et est dilué avec du lait non contaminé, il n'y a pas de danger immédiat pour l'homme. Mais si le lait contaminé de la ferme est consommé pour ses propres besoins, le seuil de tolérance est nettement dépassé. Curt Signer constate à ce sujet : «Tout le monde comprendra que ce sont surtout les enfants qui sont directement menacés dans ce cas, d'autant plus que l'on a encore appris que même des animaux laitiers sont tombés malades à cause des insecticides.»

 

Effets à long terme sur l'exploitation agricole

Les documents que le client nous a fait parvenir permettent de bien suivre ce qui s'est passé dans sa ferme. Après l'application des insecticides en 1967, le foin de la grange a été analysé en février 1969 par le Dr Ernst Roman, chimiste cantonal zurichois de l'époque. Le foin adjacent au mur extérieur de la grange présentait des concentrations élevées de lindane et de dieldrine, allant jusqu'à 50 mg/kg. Il a donc été décidé que le foin ne devait en aucun cas être utilisé pour l'alimentation animale et qu'il devait être enlevé et brûlé.

En avril 1969, la décision est finalement prise d’interdire complètement l’utilisation du lait. Il y est stipulé que le lait doit être “dénaturé” sous la surveillance des autorités sanitaires à l'aide d'un colorant jusqu'à obtention d'une coloration nette et qu'il doit ensuite être éliminé de manière inoffensive (fosse à purin). Au milieu de l'année 1970, le lait a été à nouveau analysé et, en raison des fortes contaminations, il a continué à être interdit à la consommation humaine ou animale jusqu'à ce que des résultats d'analyse "plus favorables" soient disponibles. En outre, il a été décidé en 1970 qu'en raison de la pollution, le foin ne pouvait plus être stocké dans la grange jusqu'à nouvel ordre. La lettre correspondante émanait de la Fédération laitière de Winterthour. Elle était adressée aux "membres de l'association dont les granges ont été traitées contre le capricorne des maisons". Il semble donc que plusieurs autres exploitations de la région de Winterthur aient été touchées.

Untersuchungsbericht des Kantonschemikers des Kantons Zürich

Illustration 3 : Extrait du rapport d’analyse du chimiste cantonal du canton de Zurich du 17 février 1969 (source : document privé du mandant)

 

Ces incidents auraient joué un rôle dans la décision des parents de notre client à cesser l'activité agricole sur la ferme en 1973. Une procédure judiciaire engagée par ses parents contre l'entreprise qui a appliqué le produits n'a pas abouti. L'une des principales raisons pourrait être que l'entreprise pouvait présenter une autorisation officielle de la direction de la santé publique du canton de Zurich pour la remise de ces produits de protection du bois (document en possession de l'expert).

Suite à cette crise, la station fédérale de recherche de Wädenswil a demandé au printemps 1970 à l'Office fédéral de la santé publique d'interdire l'utilisation de toute une série d'hydrocarbures chlorés dans les ménages et l'industrie. Avec l'entrée en vigueur des ordonnances relatives à la loi fédérale sur les toxiques en 1972, l'utilisation de produits de protection du bois contenant de la dieldrine, de l'aldrine, du lindane et du DDT a été interdite. En revanche, le pentachlorophénol (PCP) a été utilisé comme substance active dans les produits de protection du bois jusque dans les années 1980. Les produits contenant de telles substances pouvaient encore être fabriqués, remis ou importés en Suisse jusqu'en 1989.

 

Évaluation du niveau de contamination actuelle

Sur la base des informations et des documents reçus depuis le prélèvement des échantillons, les résultats d'analyse des échantillons de matériaux et de poussières prélevés dans la grange et la maison d'habitation de notre client étaient attendus avec impatience. Il était en effet légitime de se demander si, quelques 55 ans après le traitement, des produits de conservation du bois étaient encore détectables dans les échantillons.

Les produits de protection du bois dieldrine et lindane ont été détectés à des concentrations élevées dans tous les échantillons prélevés. La concentration de dieldrine se situait dans une fourchette très similaire, de 20 à 26 mg/kg dans tous les échantillons, y compris dans l'échantillon de poussière, et la concentration de lindane était un peu plus faible, entre 3,3 et 13 mg/kg. En outre, de faibles concentrations de DDT et de PCP ont été détectées dans quelques échantillons (< 2 mg/kg). Il est intéressant de noter qu'à l'exception d'une seule poutre, aucune trace de traitement ou de contamination par des produits de protection du bois n’était visible.

Nous ne disposons pas d'informations sur la contamination du bois par la dieldrine et le lindane peu après le traitement. Comme le foin stocké contre le mur extérieur était chargé de 50 mg/kg de dieldrine en 1969, on peut supposer que des concentrations nettement plus élevées étaient présentes dans le bois peu après le traitement. Néanmoins, cette étude montre de manière impressionnante la faible vitesse de dégradation ou de libération des produits de préservation du bois dans les bâtiments, car même 50 ans après une application superficielle, des charges élevées peuvent encore être détectées. La situation de pollution très homogène des poutres en bois montre qu'à l'époque, toutes les surfaces exposées de la grange ont effectivement été traitées.

 

Changement d'affectation ou déconstruction ?

Après la transmission de ces résultats d'analyse au client, celui-ci a posé la question décisive de savoir ce que signifiaient les pollutions détectées pour une éventuelle utilisation ultérieure ou un démantèlement de la grange. La réponse à cette question n'est pas simple. En Suisse, il n'existe en effet guère de prescriptions explicites concernant le traitement des bâtiments présentant des charges importantes de produits de conservation du bois. On se réfère donc généralement à la directive allemande sur le PCP [3]. On suppose que les valeurs indicatives qui y sont prescrites pour le PCP peuvent également être appliquées par analogie à d'autres hydrocarbures chlorés (comme le lindane ou le DDT).
En cas de démolition de la grange, les règles suivantes s'appliquent selon nous :

Selon l'ordonnance sur la limitation et l'élimination des déchets (OLED), les poutres en bois traités aux composés organochlorés (comme les produits de conservation du bois) sont considérées comme des déchets de bois à problème et doivent être éliminées thermiquement dans une usine d'incinération des ordures ménagères (UIOM) autorisée ou dans une cimenterie. Pour la classification comme déchet de bois à problème, une valeur limite (> 5 mg/kg) n'est toutefois prescrite que pour le PCP (OLED, annexe 7, alinéa 2). Il n'existe pas de valeurs limites explicites pour les autres produits de conservation du bois. Toutefois, selon la pratique courante, une contamination par des produits comparables tels que le lindane, le DDT ou la dieldrine est habituellement évaluée de manière analogue.

 

Il faut néanmoins noter que, selon l’OLED, seules des analyses de PCP sont prescrites avant l'élimination du bois. Dans l'objet en question, la concentration de PCP était de 0,2 mg/kg au maximum. En cas d'analyse du bois pour la substance individuelle PCP, il aurait été classé comme non traité selon l'OFEV et aurait pu faire l'objet d'une valorisation comme matériaux (recyclage).

Outre la démolition, le propriétaire envisage également l’option de transformer la grange en habitation. La question se pose alors de savoir si les charges détectées dans le bois pourraient présenter un risque pour la santé des futurs occupants. Les résultats de l'enquête n'ont pas permis au client de répondre définitivement à cette question.

Pour évaluer un éventuel risque pour la santé, il est nécessaire d'effectuer des mesures de l'air ambiant et de les comparer ensuite aux valeurs indicatives dérivées de la toxicologie. Toutefois, lorsque des granges ou des greniers sont transformés en pièces d'habitation, le renouvellement d'air est généralement réduit de manière drastique. Cela signifie qu'il n'est pas possible, sur la base de mesures de l'air dans la grange actuellement non isolée et fortement aérée, de faire des déclarations qualifiées sur une éventuelle pollution future de l'air ambiant après la transformation. C'est la raison pour laquelle on a renoncé à des mesures de l'air dans la phase actuelle. 

Pour une évaluation indicative de la charge en produits de conservation du bois dans la poussière domestique et les échantillons de matériaux, on peut se référer aux valeurs d'évaluation selon ecobau. Un dépassement de la valeur d'intervention signifie qu'un assainissement doit être entrepris sans délai. Après un assainissement, la charge ne devrait pas dépasser la valeur cible d'assainissement afin de pouvoir exclure tout risque pour la santé.

Valeurs indicatives produits de conservation du bois selon Ecobau

Illustration 4 : Bases d'évaluation produits de conservation du bois selon ecobau

 

Avec des concentrations maximales de 26 mg/kg dans le bois et la poussière, les valeurs d'intervention selon ecobau ne sont certes pas atteintes dans cet objet. Les valeurs cibles d'assainissement sont toutefois nettement dépassées. Si les valeurs se situent entre la valeur d'intervention et la valeur cible d'assainissement, il convient, par mesure de précaution, d'améliorer la situation en matière de polluants afin d'atteindre, dans la mesure du possible, la valeur cible d'assainissement.

Dans le cadre du diagnostic, le client a été informé qu'en cas de transformation, des analyses supplémentaires seraient nécessaires concernant la situation (par ex. détermination de la profondeur de pénétration des produits de conservation du bois). Sur la base des résultats disponibles et du traitement de toute la surface des poutres, on peut toutefois partir du principe que, dans le cadre d'une transformation, il faudra très probablement procéder à un assainissement étendu du bois traité. La profondeur d’assainissement dépend de l'utilisation ultérieure prévue, de la présence de poutres en bois exposées dans les pièces d'habitation, du renouvellement de l'air ainsi que d'autres facteurs et ne peut actuellement pas être estimée avec précision.

 

Enseignements pour les enquêtes futures

Ce cas concret montre les conséquences que peut avoir l'utilisation non critique de produits chimiques, même des décennies plus tard. De notre point de vue, on peut en tirer les conclusions suivantes :

Même 50 ans après l'interdiction de divers pesticides organochlorés, les pollutions résiduelles sont toujours pertinentes. Selon le rapport sur la protection des plantes et l'environnement [1], plusieurs centaines de granges ont été contaminées par des produits de protection du bois lors de ces "opérations de traitement des étables". Par ailleurs, des produits de protection du bois ont également été utilisés à titre préventif ou après une infestation dans de nombreux autres bâtiments ou greniers. En particulier lors d'un changement d'affectation prévu, les bâtiments anciens comportant une part importante d'éléments en bois doivent être systématiquement contrôlés quant à la présence de produits de conservation du bois.

Le prélèvement d'échantillons de matériaux ou de poussières permet généralement de prouver rapidement et à un coût limité si des produits de conservation du bois ont été appliqués. Lors du prélèvement d'échantillons de matériaux, il faut toutefois veiller à toujours prélever des échantillons mixtes de plusieurs poutres. Cela permet de réduire le risque d'une analyse faussement négative en cas de traitement local de poutres individuelles. Étant donné que les produits de conservation du bois se fixent sur les particules de poussière et que celles-ci sont ensuite dispersées dans les espaces intérieurs, les produits de préservation du bois sont généralement détectés dans les échantillons de poussière, même en cas d'application locale. Pour effectuer des mesures dans l'air, des connaissances techniques plus approfondies sont nécessaires. Les conditions de mesure (température, renouvellement de l'air, etc.) ont une influence décisive sur les résultats.

Selon l’OLED, une analyse par rapport au PCP des bois de avant leur valorisation ou leur réutilisation. Il n'existe pas de directives contraignantes pour les analyses avant les transformations. Selon notre expérience, le bois est généralement analysé pour le PCP, le lindane et le DDT. Les études et recherches présentées ici montrent toutefois qu'en Suisse, la dieldrine et éventuellement d'autres insecticides ont également été utilisés à grande échelle. En particulier lors de la transformation de granges ou de greniers en pièces d'habitation, il est recommandé de procéder à un programme d'analyse complet contenant au moins de la dieldrine en plus du PCP, du lindane et du DDT, afin d'exclure un éventuel risque pour la santé. Cela permet d'éviter que le bois contaminé ne présente un risque potentiel pour la santé dans les espaces intérieurs habités ou qu'il ne soit recyclé en tant que matériau de construction.

 

Bibliographie :

[1] Bosshardt, H.-P. (1972). Pflanzenschutz und Umwelt. Schweizerische Zeitschrift für Forstwesen, Band 123, Heft 10. Abrufbar unter: https://doi.org/10.5169/seals-765074
[2] Interpellation Curt Signer – Wädenswil vom 3. Februar 1969 über Rückstände von Schädlingsbekämpfungsmitteln in Lebensmitteln, StAZH MM 24.78 KRP 1969/063/0483
[3] ARGEBAU (1997). Richtlinie für die Bewertung und Sanierung von Pentachlorphenolbelasteter Baustoffe und Bauteile in Gebäuden (PCP-Richtlinie). Fassung Oktober 1996

 

 

 


Se former : De nouveaux cours sur les polluants du bâtiment

Evaluer des situations telles que présentée dans cet article exige des connaissances avancées en matière de polluants du bâtiment. Vous trouvez ici des formations en la matière:

Assainissement des matériaux contenant des HAP : nouvelle fiche de la Suva

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Simon Schneebeli; décembre 17, 2023

Outre l'amiante, il existe d’autres substances nocives dans les matériaux de construction. Il s'agit notamment des hydrocarbures aromatiques polycycliques ou HAP en abrégé  . Des études et des mesures récentes indiquent que ce groupe de substances est plus dangereux qu'on ne l'a longtemps cru et que des mesures plus strictes doivent être prises lors des travaux d'assainissement. Ainsi, la Suva a elle-même réalisé une série de mesures dont les résultats ont été présentés l'année dernière lors de la PolluConf. Le constat concernant les HAP est le suivant : les valeurs VME (Valeurs Moyennes Limites d’Exposition) sont rapidement dépassées et à des niveaux plus élevés que ce que l'on pensait jusqu'à présent.

En conclusion, il convient de prendre des mesures plus strictes pour la protection des travailleurs et travailleuses. Mais lesquelles ?

 

Que sont les HAP ?

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont un groupe de composés chimiques formés lors de processus de combustion et de pyrolyse. Un produit typique du processus de distillation (pyrolyse) de matière organique était le goudron. C'était également un sous-produit très recherché issu de la gazéification et de la condensation du charbon. Ces goudrons généralement très chargés en HAP ont été particulièrement utilisés dans la construction de routes, mais également comme colle, pour les parquets par exemple, dans les peintures d’étanchéités, mastics ou autres produits de protection du bois.

Les HAP sont également présents dans le pétrole, mais en concentrations beaucoup plus faibles. C'est pourquoi le bitume - substitut du goudron fabriqué à partir du pétrole - ne contient généralement pas de concentrations problématiques de HAP.

Plusieurs des composés appartenant au groupe des HAP sont des cancérigènes avérés. Le benzo(a)pyrène, abrégé en B(a)P ou BaP, étant le plus cancérigène de tous les composés HAP. On le trouve notamment dans la fumée de cigarette ; il est considéré comme la principale cause du cancer du poumon.

Pour l'exposition professionnelle, cette substance est considérée comme la "substance phare". Cela signifie qu’elle est à elle seule plus significative en termes de risques pour la santé que la quantité totale de HAP.

Dans les espaces intérieurs, ce sont en revanche le naphtalène et les HAP de type naphtalène qui sont le plus pertinents. Contrairement au BaP, ces derniers sont volatils et se retrouvent donc dans l'air ambiant. Dans les pièces où se trouve une colle à parquet contenant du goudron, ils sont coresponsables pour l’odeur typique des HAP et peuvent également se fixer comme contamination secondaire dans le béton, les briques, etc.

En matière d’élimination, il existe une valeur limite pour l'ensemble des HAP (ou, pour être plus précis, la somme des 16 HAP de l'EPA), mais aussi une valeur limite spécifique pour le BaP : pour déterminer la filière d'élimination du béton contenant des résidus de goudron, par exemple, il faut vérifier que les deux valeurs limites soient respectées.

 

Que dit la nouvelle fiche d'information ?

Jusqu'à présent, il n'existait pas en Suisse de directive explicite sur la manière dont les matériaux contenant des HAP devaient être assainis. La Suva comble cette lacune avec la fiche d'information 33106.

Pour l’essentiel, les directives peuvent être résumées comme suit : à part quelques spécificités, les assainissements de matériaux contenant des HAP doivent être réalisés comme les assainissements amiante selon la directive CFST 6503 chap. 7.

Plus spécifiquement :

  • Zone de travail :
    • Travaux de grande envergure (pièces entières) : à réaliser sous confinement avec une dépression. Un sas est nécessaire, mais la Suva ne spécifie pas le nombre de cabines. Il doit cependant y avoir un endroit pour se laver. L'air évacué doit être filtré, mais sans filtre à charbon actif.
    • Travaux de petite surface (par ex. niches de radiateurs) : séparation simple de la zone de travail.
    • Pour les objets à démolir sans fenêtre/porte : aucune zone n'est nécessaire si aucune personne non protégée ne se trouve dans les pièces voisines.
  • Équipement de protection individuel :
    • Protection respiratoire : appareils respiratoires à air comprimé ou appareils filtrants à ventilation assistée, au moins TH3P (cagoule à ventilation/air comprimé).
    • Gants en caoutchouc nitrile ou butyle, type A (ce sont des gants robustes, étanches à l'air et à l'eau).
    • Les combinaisons de protection doivent être recouvertes de ruban adhésif au niveau du masque, des mains et des pieds afin d'éviter tout contact avec la peau.
  • Procédure :
    • Choisir des procédés générant peu de poussière, pour le ponçage / fraisage avec aspiration à la source, aspirateur avec filtre H.
    • Les procédés générateurs de chaleur (sèche-cheveux à air chaud ou flammes nues) ne sont pas autorisés.
    •  

A partir de quelle concentration de HAP ces mesures sont-elles nécessaires ?

La Suva laisse une question importante ouverte : à partir de quand un matériau de construction est-il considéré comme "significativement pollué" ?

Lorsque les concentrations sont de l'ordre du pourcentage, c'est-à-dire de 10'000 mg/kg ou plus, il faut clairement partir du principe qu'il s'agit d'une pollution qui justifie les mesures ci-dessus.

Des résultats de laboratoire de l'ordre de quelques dizaines ou de quelques centaines de mg/kg de HAP sont toutefois tout à fait possibles. L'exposition des travailleurs et travailleuses dépendant de cette concentration, il est tout à fait justifié de prendre des mesures moindres en cas de faibles concentrations.

La Suva ne précise rien à ce sujet. Un coup d'œil au-delà de la frontière le montre : en Allemagne, où il existe depuis longtemps une directive sur l'assainissement des HAP avec la directive TRGS 551, les matériaux sont considérés comme problématiques à partir d'une teneur en BaP de 50 mg/kg. En dessous de ce seuil, aucune mesure spécifique ne doit être prise.

En Suisse, seul le canton de Genève dispose de directives explicites. Les valeurs se situent dans un ordre de grandeur similaire à celui de l'Allemagne :

  • Moins de 10 mg/kg de BaP et moins de 250 mg/kg de HAP total : pas de mesures spécifiques.
  • Entre 10 et 100 mg/kg de BaP et entre 250 et 2'500 mg/kg de HAP totaux : pas de mise en dépression de la zone si l'on choisit des procédés à faible émission de poussière.
  • Plus de 100 mg/kg de BaP et plus de 2500 mg/kg de HAP total : protection totale, y compris filtrage de l'air évacué avec un filtre à charbon actif à partir de 1000 mg/kg de naphtalène.

En l'absence de directives plus explicites de la Suva, il est en principe correct de se baser sur ces références-ci.

 

Qu'en est-il de la protection de l'environnement ?

Outre le fait que les méthodes d'assainissement doivent minimiser l’émission de poussières, la Suva ne dit rien non plus sur la protection de l'environnement, cela n’étant pas de son ressort, mais de celui des autorités cantonales ou communales.

En Suisse, à l'exception des directives du canton de Genève mentionnées ci-dessus, il n'existe aucune autorité qui fournisse des directives explicites à ce sujet. Bien que certaines discussions soient également en cours en Suisse alémanique, la directive genevoise peut – là aussi – servir de référence, même en dehors du Canton de Genève.

 

Et les mesures de l'air finales ?

Là encore, il n'existe pas de directive à l'échelle de la Suisse.

L'Office fédéral allemand de l'environnement donne pour la somme du naphtalène et des composés de type naphtalène – le plus volatil des composés HAP – une valeur indicative I (valeur de précaution) de 2 µg/m3 et une valeur indicative II (valeur d'intervention) de 20 µg/m3.

Selon la directive de Genève, les locaux sont considérés comme "propres" lorsque les valeurs limites suivantes sont respectées dans l'air :

  • benzo(a)pyrène : 1 ng/m3
  • naphtalène : 10 µg/m3
  • HAP totaux (calculés ici non pas selon l'EPA, mais avec TEF) : 10 ng/m3

Avec ces valeurs, le canton de Genève s'aligne avec les objectifs de l'OMS. Il faut ajouter ici que, selon les mesures de l'EMPA, la pollution de fond en Suisse - notamment due aux chauffages au bois - peut à elle seule atteindre 0,7 ng/m3. L'objectif de 1 ng/m3 après un assainissement est donc un objectif relativement ambitieux.

 

 


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Produits de protection du bois : une analyse en vaut la peine

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Simon Schneebeli; mars 26, 2023

A ce jour, il n'est pas encore courant que les bâtiments soient analysés par rapports aux produits de conservation du bois avant d’être sont transformés ou démolis. D’autant plus que la procédure n'est pas encore très claire. Toutefois, dans de nombreux cas, une diagnostic serait tout à fait recommandé. En cas de quantités importantes de déchets, il est même économiquement avantageux.

Diverses études indiquent qu’environ 10 à 20% des bâtiments sont concernés. En 2012, le canton de Zurich a fait analyser le nombre de bâtiments contenant du bois traité au pentachlorophénol (PCP). Résultat de cette étude : Dans 13% des cas examinés, le bois contenait des concentrations supérieures à 50 mg/kg de ce produit de protection du bois. Les spécialistes expérimentés confirment qu’on peut considérer qu’entre 10 et 20% de tous les bâtiments construits en Suisse avant 1990 ont été traités avec du PCP ou un autre produit tel que le lindane ou le DDT.

Quand les analyser ? Avant la déconstruction

En Suisse, une analyse du bois par rapport aux produits de conservation n’est pas obligatoire avant une démolition. Mais, dans de nombreux cas, elle est vraiment utile, non seulement sur le plan écologique, mais également sur le plan économique, même si les analyses initiales en laboratoire sont coûteuses.

En effet, les déchets de poutres d’une charpente de maison peuvent peser facilement quelques tonnes. En l'absence d'analyse, ces poutres doivent être considérées comme des "déchets de bois problématiques" et éliminées dans une usine d'incinération des ordures ménagères. Le prix de cette élimination est élevé. En revanche, si une analyse du bois est effectué, et si le bois n’a pas été traité, il peut être recyclé en tant que matériau ou utilisé comme combustible dans une chaudière à bois usagé. Ces deux modes de valorisation sont nettement plus avantageux financièrement. Si le bois est encore en bon état, ce qui est régulièrement le cas pour des charpentes, il peut même être revendu en l'état. Dès qu'il y a plusieurs tonnes de déchets de bois, on peut donc même récupérer le coût de l'analyse.

En bref : si la quantité de déchets de poutres dépasse 3 à 5 tonnes, il vaut la peine de l'analyser par rapport aux produits de conservation.

L'analyse doit porter sur le PCP, le DDT et le lindane, ainsi que sur les métaux lourds. La question si l’analyse doit également porter sur les PCB et les HAP est controversée :  L'OPair l'exigerait , mais a priori, les PCB n'ont pas été utilisés pour traiter le bois. Et si le bois a été traité avec une peinture bitumineuse,  il est clairement visible qu’il s’agit de bois traité. Une analyse devient dès lors caduque.

Depuis le début de l'année 2023, les valeurs limites pour l’élimination du bois ont été inclues dans l'OLED à l'annexe 7.

Produits de conservation du bois lors de transformations

Lors de transformations, des combles ou des locaux commerciaux, jusque-là inoccupés, sont souvent aménagés en logement. Les poutres apparentes sont considérées comme décoratives. Mais si ce bois est traité avec des produits de conservation, ceux-ci peuvent contribuer à une pollution permanente de la poussière et de l'air dans les nouvelles pièces habitables.

En Suisse, il n'est pas obligatoire d'analyser les produits de conservation du bois pour protéger les utilisateurs. Seul le diagnostic Ecobau en exige une.

En partant de l'hypothèse que 10 à 20% des bâtiments sont traités avec des produits de conservation, il faut partir du principe qu'il n'est pas rare de trouver de pièces d'habitation nouvelles dans des vieux bâtiments où il y a pollution préexistante. Dans l'intérêt d'une bonne protection de la santé, il est donc tout à fait recommandé de procéder à des analyses du bois.

En bref : si des combles sont transformés et qu’après les travaux les poutres se trouvent dans l'espace habitable, les substances nocives présentes peuvent affecter durablement les habitants. C'est pourquoi il est vivement recommandé de procéder à une analyse du bois avant de procéder à des transformations - car un assainissement ultérieur est très coûteux.

Comment prélever des échantillons ?

PolluDoc recommande de prélever les 2-3 mm extérieur de bois à plusieurs endroits à l'aide d'un ciseau à bois ou d'un cutter et de les envoyer au laboratoire sous forme d’un échantillon composite de 5-20 grammes au total. L'interprétation des résultats et la détermination des mesures appropriées en cas de pollution de l'air intérieur ne sont pas faciles.  PolluDoc contient quelques indications à ce sujet. Sinon, la directive allemande sur le PCP est un bon document de référence.

 

 

Data mining amiante : ce que révèlent les données de laboratoires

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Simon Schneebeli; mars 15, 2022

Les crépis contiennent-ils souvent de l'amiante ? Y a-t-il des différences selon la région ? Les données des laboratoires peuvent fournir certaines indications sur ces questions.

Le laboratoire d'analyse d'amiante Analysis-Lab de Bienne a mis à notre disposition des données représentatives sur le crépi. Analysis-Lab est probablement le plus grand laboratoire d'amiante de Suisse et l'un des rares à analyser des échantillons provenant autant de la Suisse alémanique que de la Suisse romande et du Tessin.

Combien d'échantillons de crépis sont prélevés ?

Au total, le laboratoire Analysis-Lab dispose de données sur plus de 100 000 analyses d'échantillons de matériaux. En ce qui concerne les crépis, on constate que :

  • Suisse alémanique : 29% des échantillons de matériaux analysés sont du crépi (mot-clé « Putz »).
  • Suisse romande : seuls 12% des échantillons analysés sont du crépi (mot-clé « crépi »).
  • Tessin : ici, 20% sont du crépi (mot-clé « intonaco »).

Le fait que près de 30% des échantillons prélevés en Suisse alémanique soient des crépis étonne à première vue. En même temps, la diversité de crépis dans un bâtiment est grande, et le nombre de cas où il y a plusieurs couches est important. Cette diversité nécessite de prélever beaucoup d'échantillons, même dans la même pièce (p. ex. crépi mural, crépi de plafond, crépi dans une niche pour radiateurs / allège), et entraîne un nombre d’échantillons de crépi nettement plus élevé que celui des colles à carrelage, par exemple.

En revanche, la proportion d’échantillons de crépi par rapport à la quantité totale d’échantillons prélevés est remarquablement faible en Suisse romande (12% seulement). Une explication possible :  Le terme français courant est bien « crépi », mais on utilise parfois aussi le terme « enduit » (qui correspond théoriquement au crépi de fond) ou les diagnostiqueurs parlent de « peinture » lorsqu'il s'agit d'un crépi lisse. Mais en Suisse Alémanique il y en a aussi différents termes. Mais est-ce que dans l’ensemble cela explique vraiment cette différence avec la Suisse alémanique ? Les données du laboratoire ne permettent pas de répondre à cette question.

Quelle est la proportion d'échantillons de crépi contenant de l'amiante ?

  • Suisse alémanique : en Suisse alémanique, 9 % des échantillons de crépi analysés contiennent de l'amiante. Le laboratoire Aatest, basé à Lenzbourg, confirme que chez eux aussi, environ 9% des échantillons de crépi analysés contiennent de l'amiante.
  • Suisse romande : en Suisse romande, seuls 5% des échantillons contiennent de l'amiante. Le laboratoire Microscan, basé à Lausanne, a par ailleurs confirmé cette différence.
  • Tessin : Au Tessin, seuls 3% des enduits contiennent de l'amiante.

Comment de tels écarts se produisent-ils ? L'explication la plus probable est qu'il y avait de fortes différences entre les régions dans les enduits utilisés, c'est-à-dire que les entreprises de Suisse romande et du Tessin ont utilisé nettement plus souvent des enduits sans amiante que celles de Suisse alémanique (presque deux fois plus).

Autre explication possible : lorsque le nombre d'échantillons prélevés par bâtiment est plus élevé, les résultats sont plus souvent contradictoires. La « bonne pratique » dans de tels cas consiste alors à prélever un nombre important d'échantillons supplémentaires afin de confirmer les résultats et de déterminer plus précisément les surfaces à assainir. Mais de telles analyses complémentaires ont surtout lieu lorsque de l'amiante a déjà été détecté dans un échantillon local.

La proportion de résultats positifs pour l'amiante augmente donc avec le nombre d'échantillons. Cet effet devrait toutefois être faible. L'explication principale reste donc qu'il existe effectivement d'importantes différences selon les régions.

Se pose encore la question si le procédé d'analyse impacte le résultat. En effet, le nombre d'erreurs de laboratoire sur les crépis est important. Mais : Chez Analysis Lab, tous les échantillons sont analysés à leur siège principal à Bienne avec le même procédé.

Conclusions

Pour les personnes qui pensent encore que le crépi ne contient presque jamais d'amiante : Ce n'est définitivement pas le cas ! Comme pour les colles de carrelage, chaque type de crépi doit être prélevé et analysé séparément.

Concernant le nombre d'échantillons : si l'on considère la diversité des enduits, il est tout à fait possible, même pour une maison individuelle, qu'il faille prélever autant, voire plus d'échantillons d'enduit que de colle à carrelage.

La référence technique Polludoc exige qu'une stratégie d'échantillonnage soit développée et documentée de manière compréhensible dans le rapport de diagnostic. Polludoc indique un ordre de grandeur de 5 à 8 échantillons pour une maison individuelle et de 10 à 24 échantillons pour un immeuble de 20 appartements identiques.

Enfin, il convient de remettre en question les résultats de laboratoire : on sait que la marge d'erreur pour les enduits peut atteindre 10% selon le laboratoire. A cela s'ajoute une source d'erreur probablement tout aussi importante chez le diagnostiqueur ou la diagnostiqueuse. Une remise en question critique des résultats de laboratoire et, le cas échéant, des prélèvements complémentaires conduit certes à un nombre parfois très élevé de prélèvement d'échantillons de crépi, mais ces coûts sont tout à fait justifiés si l'on peut ainsi réduire le coût du désamiantage.

Les joints de bride : Lesquels contiennent de l'amiante ?

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Simon Schneebeli; février 18, 2022

Il y a quelque temps, nous avons organisé un cours de sensibilisation dans une entreprise active dans l'entretien de bâtiments. Pendant la pause, un participant nous a montré son atelier, dans lequel il effectue égalemhauffeent de petits travaux d'entretien sur des c-eau, etc. Outre une courverture en amiante qu'il utilisait comme protection contre l'incendie lors de travaux de soudure, il nous a également montré sa collection de joints de bride : Lors de travaux de réparation, si les joints étaient intacts, il les conservait pour les remettre en place plus tard si nécessaire.

Nous avons éliminé la couverture amiantée de manière appropriée. Quand à la collection de joints de bride, nous l’avons récupérée.

 

Quels joints contiennent de l'amiante ?

Pour savoir quels joints d'étanchéité contenaient de l'amiante, le laboratoire Aatest en a analysé plusieurs. La question principale était la suivante : les joints rouges sont-ils vraiment les seuls à contenir de l'amiante, comme on l'entend régulièrement? Ou y a-t-il d'autres qui en contiennent?

La conclusion de l'analyse par Aatest est la suivante :

  • Joints rouges : Sur 6 joints analysés, 5 contenaient de l'amiante, un seul n'en contenait pas.

  • Joints verts : Sur 5 joints analysés, aucun ne contenait d'amiante.

  • Joints gris / noirs : sur 6 joints examinés, 3 contenaient de l'amiante et 3 n'en contenaient pas.

La teneur en amiante était d'ailleurs généralement supérieure à 50% d'amiante chrysotile.

 

Conclusion : la couleur est certes un indicateur. Mais il ne faut pas s'y fier !

 

Un autre indice : le nom

Nous avons ensuite pris contact avec la société Klinger. Cette entreprise est encore aujourd'hui leader dans la fabrication de ces joints. Klinger nous a confirmé qu'effectivement, il n'y avait pas que des joints rouges qui étaient fabriqués avec de l'amiante. De plus, il existent aussi depuis très longtemps des joints rouges, encore manufacturés aujourd’hui, ne contenant pas amiante.

Le nom est plus parlant : tous les joints dont le nom se termine par "-it" contenaient de l'amiante, p. ex. la Klingerite, l'Iilit ou l'Acilit. C'est pourquoi on parle aussi de "joints IT". Lors du passage à une production sans amiante, les noms ont ensuite été modifiés.

 

Le nom - pour autant qu'on puisse encore le lire - est donc un indicateur supplémentaire. Mais là encore, Klinger n'est pas le seul fabricant, et d'autres fabricants ont à leur tour utilisé d'autres noms.

Période d'application

L'entreprise Klinger nous a en outre confirmé que le dernier joint en amiante a été fabriqué chez elle au début des années 90, ce qui correspondait à la période de transition officielle jusqu'en 1995.

Il faut donc s'attendre à trouver des joints contenant de l'amiante même après 1995. Comme certaines entreprises avaient encore des stocks ou que d'anciens joints étaient régulièrement réinstallés lors de réparations, il faut partir du principe que des joints installés après 1995 peuvent encore contenir de l'amiante.

Potentiel de libération de fibres

Le laboratoire Aatest a confirmé que les anneaux d'étanchéité contiennent de grandes quantités d'amiante (> 50% de chrysotile). Mais : ils sont généralement durs. Ainsi, ils sont également classés comme fortement liés sur Polludoc (bien que certains joints aient plutôt la consistance du carton et devraient donc également être classés comme faiblement liés, par exemple pour les brûleurs de chauffage).

Dans le cadre d'une utilisation normale d'un bâtiment, on peut toutefois partir du principe que ces joints contenant de l'amiante ne présentent aucun risque pour les habitants ou les utilisateurs d'un bâtiment.

Qu'en est-il s'ils sont touchés par les travaux ? Interrogée à ce sujet, la Suva indique qu'en 2002, des mesures ont été effectuées lors de travaux de révision de moteurs pouvant contenir des joints du même matériau, notamment des joints de culasse. Lors du grattage et du ponçage des matériaux avec une aspiration à la source, des concentrations de fibres de moins de 30'000 à 70'000 LAF/m3 ont été mesurées, ce qui est nettement plus que la valeur VME de 10'000 LAF/m3.

Faut-il prélever des échantillons de ces joints ?

Dans le cadre d'une expertise de polluants du bâtiment, de tels joints ne sont généralement PAS échantillonnés, mais simplement classés comme "contenant de l'amiante" sur avis du diagnostiqueur, car l'expérience montre que pratiquement tous les joints antérieurs à 1990 contiennent de l'amiante. Inversement, la probabilité de trouver de l'amiante dans des installations installées après 1995 est faible. En conséquence, elles sont généralement considérées comme "non susceptibles de contenir de l'amiante".

 

Reste la question de savoir ce qu'il faut faire des joints datant de la période de transition entre 1990 et 1995. Il serait certainement faux de partir du principe que les joints ne contiennent plus d'amiante après l'interdiction générale de l'amiante en 1990.

L' approche pratique est la suivante : pour des joints uniques, une analyse n'est généralement pas rentable financièrement. Ils devraient alors être classés comme "contenant de l'amiante", car le prélèvement d'échantillons et l'analyse coûteraient plus cher qu'un retrait professionnel avec les mesures de protection appropriées. Seules les grandes quantités de joints datant de cette période de transition valent la peine d'être analysées.

Comment enlever de tels joints ?

La Suva différencie :

  • Joints individuels: Selon la fiche d'information Suva 84053, des joints individuels peuvent être enlevés par une entreprise avec des employés dûment instruits. Une protection respiratoire (masque FFP3) et une extraction à la source avec un filtre H sont nécessaires. De plus, il faut humidifier le matériau. Le meulage n'est pas autorisé.

  • Pour le traitement d’un nombre plus important de joints : ces travaux doivent être effectués sous confinement par une entreprise de désamiantage agréée par la Suva conformément à la directive CFST 6503. En pratique, notamment lors du démontage, les tuyauteries sont coupées des deux cotés des brides et les brides ainsi que les joints sont remis au désamianteur qui les démonte dans confinement hors site.

Alors comment gérer les appareils pouvant contenir de ces joints, p.ex. les chauffages, les chaudières, les pompes, les moteurs, etc. ? Il est probable que de nombreux appareils de ce type soient broyés et que les joints finissent ainsi au recyclage. Ce n'est pas l'idéal, mais pas non plus dramatique. Cependant, il serait souhaitable que les entreprises de recyclage améliorent leur pratique et forment leur personnel afin qu'ils puissent identifier correctement ces joints et qu'ils puissent (et soient autorisés à) les démonter de manière professionnelle. Jusqu'à ce que ce soit le cas, le mieux est que tous les appareils avec une année de fabrication avant 1995 soient remis à un désamianteur agréé par la Suva pour un démantèlement sous confinement.

 

Concernant l'élimination : Les joints contenant de l'amiante doivent être éliminés dans une décharge de type E. Certains cantons en Suisse Allémanique autorisent également l'élimination dans une usine d'incinération des déchets. L'élimination des joints encore installés dans la structure dans laquelle ils sont incorporés n’est pas autorisée en l’état dans une décharge.

Extension de l'offre de formation en Suisse Romande

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Simon Schneebeli; octobre 14, 2020

Le Centre de Formation BilBau (mot court pour "Bildungszentrum Bauschadstoffe Schweiz") a été créé en été 2018 et est aujourd'hui basé à Lenzburg où il dispose de ses propres locaux.
Depuis sa création, il a investi du temps et de l'énergie à améliorer son programme de formations de base, mais également à développer de nouvelles formations, par exemple sur de nouveaux procédés de désamiantage ou concernant la sécurité sur les chantiers de désamiantage.
Suite à la demande de plusieurs entreprises en Suisse Romande, nous avons décidé de traduire, dans un premier temps, la formation de préparation à l'examen national pour diagnostiqueurs de polluants du bâtiment en français.

Créer une succursale en Suisse Romande

Y a-t-il une demande pour une offre de formation plus complète en français ? Puisque l'organisation existe déjà, et puisqu'il n'y aurait "plus qu'à traduire" les documents des cours, l'effort ne serait pas si grand. Mais, nous avons besoin : 
  • d’un nombre suffisant d'entreprises qui enverraient leurs collaborateurs dans ces cours. 
  • De formatrices ou formateurs, de personnes qui disposent d'un savoir de haut niveau et qui souhaitent l'enseigner à d'autres ?
En Suisse Alémanique, BilBau a été créé comme association. Les membres sont plusieurs bureaux d'ingénieurs, laboratoires et entreprises de désamiantage qui en ont aussi soutenu financièrement le lancement. Si l'intérêt est suffisamment grand, ce serait tout à fait imaginable de se lancer plus formellement en Suisse Romande. 
Alors, si vous êtes intéressés à être tenu au courant, inscrivez-vous à notre newsletter ci-dessous. Si vous souhaitez contribuer activement au développement du centre de formation, écrivez-nous.

 

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Calcul de la concentration de PCB par élément de construction - Procédure et Considérations

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Simon Schneebeli; août 11, 2020

Selon l’aide à l’exécution de l’Ordonnance sur la Limitation et l’Elimination des Déchets OLED, dans la partie "diagnostic des polluants / concept d'élimination", la filière d’élimination d’un élément constructif, p.ex. une poutre métallique ou une dalle en béton est dépendant de la concentration de PCB, non pas dans la peinture, mais dans l’élément constructif en entier. Ce que l’on prélève dans le cadre d’un diagnostic n’est cependant que l’enduit, du moins dans une première étape. La concentration sur l’élément en entier est ensuite calculé.

A priori ceci peut se faire avec une simple règle de trois :

Formule PCB sur l'epaisseur 1

UPDATE: Les associations ASCA et FAGES on précisé en 2024 cette formule n'est valide que pour des cas où l'épaisseur de la peinture est inférieure à 1% de l'épaisseur totale. Au-delà de ceci, il faut utiliser une formule plus complexe.

Exemple de calcul

Prenons l'exemple d'une peinture sur une dalle en béton. La peinture contient 2580 mg/kg de PCB et a une épaisseur d'environ 0,25 mm. La dalle en béton qui se trouve en dessous, a une épaisseur de 35 cm (soit 350 mm). La question est la suivante : quelle quantité de PCB l’élément entier (donc peinture et dalle) contient-il ?

La concentration du composant est déterminée par l'épaisseur et la densité des matériaux :

  • L'épaisseur des matériaux : La concentration dans le composant est "diluée" uniquement par l'épaisseur des matériaux. La peinture est 1400 fois plus mince que la dalle de béton (0,25 mm / 350 mm = 0,00071). Dans le cas présent, le rapport de l’épaisseur seule « dilue » la concentration de PCB à 2,75 mg/kg (2580 mg/kg * 0,00071 = 1.84 mg/kg).

(En théorie, l'épaisseur de l'élément de construction est l'épaisseur de la dalle de béton ET l'épaisseur de la peinture. Cependant, cette dernière est généralement tellement petite qu’elle peut être négligée face à l’épaisseur du béton. Ceci n'est pas nécessairement le cas pour des composants métalliques).

  • La densité des matériaux : Les valeurs limites pour l'élimination étant données en mg/kg, la densité du matériau de construction joue également un rôle. Pour une peinture, on peut s'attendre à une densité d'environ 1200 kg/m3, tandis qu'une dalle en béton a une densité de 1500 à 2500 kg/m3 (selon l'armature).

Admettons une densité de 2000 kg/m3 pour la dalle en béton. Le rapport entre la densité de la peinture et la densité du substrat est donc de 1200 / 2000 = 0,6. La densité plus élevée du substrat par rapport au revêtement contribue donc également à « diluer » la concentration du polluant sur l'élément de construction. (Ici aussi: Pour être tout à fait correcte, il faudrait calculer la densité moyenne, mais pour autant que l'épaisseur de la peinture est faible, l'erreur ici est également très faible).

Mettons cela dans la formule ci-dessus :

Formule PCB sur l'epaisseur 2

Calculée sur l’élément, la concentration en entier est donc de 1,11 mg/kg. La comparaison avec les valeurs limites pour l'élimination en décharge ou le recyclage selon l’OLED (voir le récapitulatif sur Polludoc.ch) montre que le matériau (composant entier, y compris la peinture) ne peut pas être recyclé. L'élimination dans une décharge B n'est pas non plus possible (valeur limite selon OLED, annexe 5 : 1 mg/kg).

Les options d'élimination ou de recyclage qui restent sont :

  • L’élimination dans une décharge de type E (valeur limite selon l’OLED : 10 mg/kg) ou valorisation dans une cimenterie
  • La peinture est enlevée au point que la teneur en PCB reste en dessous des valeurs limites
    • Pour la mise en décharge B.
    • Pour un  recyclage

En fin de compte, une analyse des coûts doit être effectuée pour trouver la variante la plus rentable.

Incertitudes

Il y a plusieurs points à ajouter au calcul ci-dessus.

Précision des résultats de l'analyse

Il n'est pas rare que les concentrations de PCB de deux échantillons, diffèrent de 20 %, 30 % ou même plus, même s'ils ne sont séparés que de 5 cm. Trois facteurs peuvent être à l'origine de cette variation :

  • la précision de l'analyse
  • l'hétérogénéité d'un matériau
  • la comparabilité de l'échantillonnage

L'analyse en laboratoire elle-même montre des incertitudes de ± 20 %. Le dernier point n’est cependant pas à sous-estimer non plus : Un échantillon contient-il de la poussière en plus de la peinture ? Ou l'échantillon de peinture était-il dilué par un peu de sous-couche / de béton ? Il est possible que la peinture soit même constituée de deux couches, qui ont des concentrations différentes et ne sont pas exactement de la même épaisseur selon l'endroit.

En ce qui concerne notre exemple, un résultat d'analyse avec une concentration de PCB inférieure de 12 % seulement permettrait déjà une élimination directe dans une décharge du type B.

Épaisseur de la couche

Dans le cas d'une dalle de béton, il est relativement simple d'estimer ou de mesurer son épaisseur. Mais quelle est l'épaisseur de la peinture? L'influence de l'épaisseur sur le résultat est importante : si, dans l'exemple ci-dessus, on suppose une épaisseur de 0,3 mm au lieu de 0,25 mm, la concentration sur l'ensemble de l’élément constructif augmente de plus de 20 %. En revanche, si l'on suppose une épaisseur de seulement 0,2 mm, la concentration est réduite de 20 % et les déchets peuvent être éliminés dans une décharge de type B.

Il en résulte: an particulier, lorsque de grandes surfaces sont concernées et que le calcul donne une concentration proche d'une valeur limite, l'épaisseur d'une couche doit être déterminée avec précision à l'aide d'un appareil de mesure d'épaisseur de la couche.

Eléments métalliques

Certains éléments métalliques, par exemple les poutres et les supports, sont recouvertes d'une couche de peinture tout autour. Ainsi, un réservoir de mazout peut (mais ne devrait pas) être peint à l'intérieur ET à l'extérieur. Si un support métallique a une épaisseur de 10 mm et est recouvert d'une couche de peinture sur tout son pourtour, il va de soi que, pour le calcul ci-dessus, seule la moitié de l'épaisseur du métal doit être considérée (ou le double d'épaisseur de  peinture).

Pour les tôles fines, l'épaisseur de la peinture peut également être relativement importante par rapport à l'épaisseur du métal, surtout si plusieurs couches de peintures ont été appliquées les unes sur les autres. Par conséquent, il peut être nécessaire de prendre l'épaisseur du métal ET de la peinture comme "l'épaisseur de l'ensemble du composant". Il en va de même, en principe, pour la "densité du composant", où la densité moyenne du composant (c'est-à-dire le métal et la peinture ensemble) doit être calculée.

PCB dans le composant : contamination secondaire

On sait que les PCB migrent dans le béton (et probablement encore plus dans les chapes). La quantité et la profondeur de cette contamination secondaire dépendent de la concentration dans la peinture, mais aussi de la porosité du béton, de la température, de l'âge du composant, etc. Cette contamination secondaire pourrait bien être pertinente en termes d'élimination : dans le cas de concentrations très élevées de PCB, il est possible qu'un béton ou une chape soit encore si fortement contaminé après que la peinture ait été enlevée qu'il ne peut pas être recyclé. C'est pourquoi l'Aide à l’exécution, partie "diagnostic des polluants / concept d'élimination" précise qu'à partir d'une concentration de 1000 mg/kg dans une peinture (ou dans un mastic de joint de dilatation), il faut procéder à un échantillonnage en profondeur (par exemple par carottage).

En outre, une analyse par couche peut être utile pour savoir la répartition du PCB dans un élément en béton. Pour une telle analyse, un échantillon sur toute l’épaisseur doit être prélevé. Celui-ci est ensuite découpé en couche (p.ex. une coupe à chaque centimètre). Afin de déterminer la concentration sur l'ensemble de l'élément de construction sur la base de ces analyses, il faut ensuite calculer l'intégrale sur l'ensemble des concentrations (en supposant p.ex. une diminution exponentielle de la concentration avec la profondeur).

Même à des concentrations plus faibles, il est possible d’arriver à de faux résultats si l’on néglige la quantité de PCB dans le béton. Supposons que la peinture de notre exemple n'ait que 0,2 mm d'épaisseur au lieu de 0,25 mm. Il en résulte une concentration de 0,912 mg/kg de PCB pour l’épaisseur totale. Supposons que la teneur en PCB de la peinture ait initialement été plus élevée, mais qu'une partie a pénétré dans le béton (et qu'une autre se soit évaporée). Dans ce cas, il est tout à fait possible que la quantité de PCB (et non pas la concentration) dans le substrat soit supérieure à 10% de la quantité de PCB dans la peinture. Ainsi, la concentration totale du composant serait à nouveau supérieure à la limite de la décharge B.

Par conséquent, un échantillonnage sur toute l’épaisseur ou une analyse par couche peut être utile, non seulement en cas de concentration (1000 mg/kg ou plus, selon l’aide à l’exécution de l’OLED), mais dans chaque cas où l’on est proche des valeurs limites des filières d’élimination et où il s’agit de grandes quantités (ceci autant pour des raisons financières qu’écologiques).

Conclusions

Les explications ci-dessus montrent que le calcul de la teneur en PCB sur le composant est en fait simple. Elles montrent cependant aussi, qu’il y a différentes incertitudes donc les effets peuvent se cumuler. Dans des cas critiques, il est important de les identifier et d’estimer leur ampleur.

Aà ce jour, nous ne disposons pas de données suffisantes pour se permettre d’affirmer la quantité de PCB qui se trouve dans les éléments en béton par migration (concentration et profondeur de la pénétration). Nous encourageons les experts à partager leur expérience et leurs données afin que la procédure et les recommandations puissent être encore améliorées.

11 août 2020, Simon Schneebeli, Corin Gemperle

 


Complément du 7 décembre 2020

Selon des remarques et discussions avec des participants de nos formations, les points suivants peuvent être ajoutés:

  • Prélèvement surfaciqueAlternative:: Si l'on fait un prélèvement d'une peinture sur une surface connue avec précision (p.ex. 10 cm2), et si la matière prélevée est pesée au laboratoire avant l'analyse, il est possible de déterminer la concentration par unité de surface (z.B. mg/m2). Il n'est ainsi plus nécessaire de déterminer / estimer l'épaisseur de la peinture, mais uniquement l'épaisseur et la densité de la sous-couche (béton ou chape). Le résultat est ainsi probablement plus précis. Il faut cependant noter:
    • Le total de la peinture: Sur la surface, sur laquelle ont effectue le prélèvement, il est important de prendre vraiment toute la peinture. Inversement, s'il y a des restes de béton / chape, ceci n'influence pas le résultat puisque le celui-ci est donné par rapport à une unité de surface et non pas par rapport au poid. 
    • Unités: Attention aux unités. Le laboratoire (ou certains appareils XRF) peuvent indiquer la teneur en mg/cm2.
  • Densité peinture: Dans la littérature, on trouve des valeurs de1.25 und 1.7 kg/l pour une peinture fraiche. Pour une peinture sèche, cette valeur peut être plus élevé. Elle peut également dépendre de la teneur en plomb.
  • Densité béton: La densité du béton dans le bâtiment dépend de la quantité d'armatures. Hors, pour l'élimination, les armatures sont de toute façon enlevées. Du coup, on peut calculer directement avec la densité du béton sans armatoire, soit environ 2000 mg/kg.

Essai inter-laboratoire "couvert": Un taux d'erreur élevé dans des laboratoires amiante

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Simon Schneebeli; avril 29, 2020

En Suisse, il n'y a pas d'exigences obligatoires à remplir pour qu'un laboratoire soit autorisé à effectuer des analyses amiante. La liste "officielle" des laboratoires effectuant des analyses d'échantillons de matières est basée sur une auto-déclaration et est publiée sur le site web du Forum Amiante Suisse (FACH). Selon cette liste, 30 des 34 laboratoires disposent d'une accréditation de qualité, ce qui veut dire qu'ils participent régulièrement à des "tests de compétence inter-laboratoires".

Que signifie un "test inter-laboratoire"? Dans le cadre d'un tel test, des mélanges de matériaux spécialement préparés sont envoyés aux laboratoires participants. Ces derniers analysent les échantillons et les résultats sont ensuite comparés. Cela permet d'évaluer la qualité interne d'un laboratoire. Toutefois: Les laboratoires participants sont toujours conscients qu'il s'agit d'un test. Par conséquent, les échantillons respectifs peuvent être analysés plus soigneusement que les échantillons de matériaux habituels. Ces tests inter-laboratoires ne montrent donc pas forcément la qualité réelle du laboratoire lors d'un fonctionnement courant.

Afin d'évaluer la qualité réelle du laboratoire, les échantillons devraient provenir d'une source "normale" (client). Ce n'est que si le laboratoire ne sait pas qu'il s'agit d'un test inter-laboratoire que les échantillons sont analysés de la même manière que tous les autres échantillons. En outre, il convient d'utiliser un "vrai" matériau de construction, et non les mélanges préparés pour les tests de compétence.

Le test inter-laboratoire du FACH

Voici exactement ce qu'a fait le FACH durant l'été 2019: il a collecté une série d'échantillons de matériaux sur de véritables chantiers et les a envoyés sous un nom d'emprunt aux 34 laboratoires de sa liste. Cependant, les matériaux ont été analysés plusieurs fois auparavant en utilisant différentes méthodes. Cela s'est fait en coopération avec les laboratoires de la Suva et des laboratoires de référence reconnus IFA et ÖSBS situés en Allemagne et en Autriche. Afin de ne pas éveiller de soupçons, les échantillons ont été envoyés en deux fois par différents clients fictifs.
Le but de ce test était de déterminer le statu quo/ou l’état actuel ? du marché de l'analyse de l'amiante. Au cours de l'essai, les laboratoires ont reçu pour instruction de signaler la présence ou l’absence d’amiante dans les échantillons . Déterminer la teneur en amiante ou le type d'amiante ne faisait pas partie de la mission. Les résultats ont été communiqués aux laboratoires, et certains d'entre eux ont rendu leurs résultats publics.  Les principales conclusions sont les suivantes.

Le taux d'erreur moyen

Le taux d'erreur moyen était d'environ 10%. Ainsi, en moyenne, un échantillon sur dix a été analysé de manière incorrecte (faux positifs ou faux négatifs). Cependant, l'étendue des erreurs est importante:

  • 0 erreur: 14 des 34 laboratoires (41,1%) semblent avoir mis en place des protocoles d'analyse efficaces et obtenu des résultats corrects pour tous les échantillons.
  • 1 erreur: 7 autres laboratoires ont commis 1 erreur.
  • 2 à 3 erreurs ont été commises dans 6, ou resp. 5 laboratoires. Cela correspond à un taux d'erreur de 15, ou resp. 23%.
  • 4 erreurs: Deux laboratoires ont obtenu 4 résultats erronés parmi les 13 échantillons de l'essai circulaire (soit un taux d'erreur de 30 %).

Répartition des taux d'erreurs des laboratoires amiante

Le taux d'erreur par matériau

Si l'on considère uniquement les échantillons contenant de l'amiante, la présence d'amiante n'a pas été reconnue dans 13% de ces échantillons (faux négatifs). Et inversement, l'amiante a été identifiée dans 4% des matériaux sans amiante (faux positifs).

Le tableau suivant montre le nombre d'erreurs commises par matériau (la description des échantillons n'est pas toujours très spécifique).

 

Matériel Nombre d'erreurs Erreurs en %
Échantillons contenant de l'amiante (faux négatifs)
Mastic de fenêtre 1 2.9 %
Amiante-ciment 0 0 %
Dallette de sol 1 2.9 %
Plaque de faux-plafond 8 23.5 %
Calorifugeage 2 5.8 %
Crépi plâtré 4 11.7 %
Crépi mur 3 8.8 %
Sol bois-ciment (Magnesiastrich) 6 17.6 %
Revêtement de sol en PVC 12 35.3 %
Échantillons sans amiante (faux positifs)
Revêtement de sol en PVC 0 0 %
Crépi intérieur 2 5.8%
Crépi intérieur 0 0 %
Crépi intérieur plafond 2 5.8 %
Moyenne sur les crépis sans amiante   3.9 %

 

Les méthodes d'analyses

Il n'y a aucun lien entre le taux d'erreur et les instruments d'analyse utilisés (MOLP, REM ou TEM). La question crucial est probablement de savoir si et comment les échantillons ont été préparés avant l'analyse. Cependant, le rapport du FACH ne fournit aucune information à ce sujet. Les résultats du FACH n'indiquent pas quelle norme a été appliquée.

D'autre part, il semble qu'en moyenne les laboratoires suisses fassent moins d'erreurs. Sur 34 laboratoires de la liste du FACH, 12 sont basés à l'étranger et 22 en Suisse. Parmi les laboratoires qui n'ont pas commis d'erreur, 13 sont situés en Suisse et un à l'étranger.

Interprétation des résultats

Comment pouvons-nous interpréter ces résultats? Y a-t-il des raisons de craindre que le taux d'erreur élevé de certains laboratoires ait pu mettre la vie de personnes en danger? A l’inverse: Combien d'opérations de désamiantage coûteuses ont été causées par des résultats faussement positifs?

La réalité se situe quelque part entre les deux: En moyenne, l'exposition à l'amiante est aujourd'hui déjà assez faible. Si les analyses étaient meilleures, elle serait probablement un peu plus faible. Cependant, il n'y a certainement pas des "dizaines" de victimes supplémentaires à cause des erreurs d'analyse.

Il convient de mentionner en particulier le taux d'erreur élevé pour le panneau acoustique dans lequel huit des 34 laboratoires n'ont pas été en mesure d'identifier la présence d'amiante (soit au total 23,5 % de l'ensemble des laboratoires). Ces panneaux contiennent généralement de l'amiante amosite qui est connu pour être plus dangereux que, par exemple, la chrysotile. Toutefois, dans des conditions normales, plusieurs échantillons de ces panneaux sont prélevés, de sorte que le nombre de panneaux qui sont enlevés en supposant à tort qu'ils sont exempts d'amiante est certainement inférieur.

Quel est le seuil à viser?

Il est indiscutable que ce taux d'erreur est  trop élevé. Il est également incontestable qu'un taux d'erreur nul est souhaitable mais non réalisable dans la pratique. Cependant, que peut-on attendre d'un laboratoire?
Dans le cadre de l'article que nous avons publié en 2017 LIEN, nous avons demandé à trois laboratoires suisses d'estimer le taux d'erreur des laboratoires sur le marché. Les laboratoires interrogés ont alors estimé que le taux d'erreur  devait être entre 0,1 et 1% (soit 1 erreur sur 100 à 1000 échantillons).
Cependant, un taux de 0,1 à 1% est-il réaliste? En raison notamment de la difficulté à réaliser certaines analyses (des matériaux hétérogènes, de l’amiante en traces, une évaluation imprécise de l'amiante géogène, une quantité insuffisante de matière de l'échantillon), cette estimation semble difficile à atteindre.

Les conséquences…

Le test du FACH de 2019 a été la toute première évaluation de la situation. Il est resté sans conséquence pour les laboratoires. Sur la base de cette expérience, le FACH prévoit d'autres tests inter-laboratoires, sous nom d'emprunt, à l'avenir. À  partir de 2020/21, seuls les laboratoires ayant au maximum une erreur pour 20 échantillons seront acceptés. Les laboratoires présentant un taux d'erreur plus élevé seront retirés de la liste du FACH.

L'expérience devrait avoir d'autres conséquences:  

  • Amélioration de la gestion de la qualité dans les laboratoires: Sur la base des résultats de 2019, les laboratoires qui ont participé aux tests avec de mauvais résultats ont déjà pris des mesures pour améliorer leur qualité. Aujourd'hui, on peut donc supposer que la qualité s'est déjà améliorée.
  • Essais inter-laboratoires: Les essais inter-laboratoires actuels ne semblent pas être un indicateur suffisant de la qualité réelle des laboratoires. L'approche des tests masqués adoptée en Suisse est recommandée au niveau international.
  • Normes et contrôles de qualité: Les laboratoires travaillent généralement conformément à des normes. Le mauvais résultat de l'essai inter-laboratoire peut également indiquer que les exigences normatives pour les laboratoires et/ou les critères de certification de la qualité sont insuffisants. Cela vaut en particulier pour le défi que représente le nombre croissant d'échantillons "difficiles" contenant de très faibles concentrations d'amiante, comme les crépis.
  • Stratégie d'échantillonnage: Pour les personnes qui effectuent un diagnostic amiante, il est important de prendre note des résultats de ce test inter-laboratoire car le nombre d'échantillons à prélever pour arriver à une certaine fiabilité du diagnostic dépend également de la fiabilité des analyses. Ce facteur doit également être pris en compte dans les normes sur les diagnostics qui fournissent en général des indications sur le nombre d'échantillons à prélever.

Observations finales

Dans les formations sur le diagnostic des polluants du bâtiment que nous offrons, nous abordons également le sujet de l'assurance qualité. Nous demandons à nos participants de nous donner leur avis sur la fréquence des erreurs commises dans les diagnostics (échantillons échangés, mal étiquetés ou contaminés, des résultats de laboratoire incorrectement transférés dans le rapport, ...). Le débat montre généralement que le risque d'erreurs de diagnostic est probablement tout aussi élevé, sinon plus, que celui des laboratoires.

Il est inutile de pointer du doigt les laboratoires et de prétendre qu'ils sont de qualité insuffisante. Chaque membre ou organisation de l'ensemble de la chaîne  liée à la protection de la santé devrait prendre un moment pour se demander: la qualité de mon propre travail est-elle suffisante?

 

Lenzburg, 29 avril 2020, Simon Schneebeli, Corin Gemperle