Produits de protection du bois : une analyse en vaut la peine

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Simon Schneebeli; mars 26, 2023

A ce jour, il n'est pas encore courant que les bâtiments soient analysés par rapports aux produits de conservation du bois avant d’être sont transformés ou démolis. D’autant plus que la procédure n'est pas encore très claire. Toutefois, dans de nombreux cas, une diagnostic serait tout à fait recommandé. En cas de quantités importantes de déchets, il est même économiquement avantageux.

Diverses études indiquent qu’environ 10 à 20% des bâtiments sont concernés. En 2012, le canton de Zurich a fait analyser le nombre de bâtiments contenant du bois traité au pentachlorophénol (PCP). Résultat de cette étude : Dans 13% des cas examinés, le bois contenait des concentrations supérieures à 50 mg/kg de ce produit de protection du bois. Les spécialistes expérimentés confirment qu’on peut considérer qu’entre 10 et 20% de tous les bâtiments construits en Suisse avant 1990 ont été traités avec du PCP ou un autre produit tel que le lindane ou le DDT.

Quand les analyser ? Avant la déconstruction

En Suisse, une analyse du bois par rapport aux produits de conservation n’est pas obligatoire avant une démolition. Mais, dans de nombreux cas, elle est vraiment utile, non seulement sur le plan écologique, mais également sur le plan économique, même si les analyses initiales en laboratoire sont coûteuses.

En effet, les déchets de poutres d’une charpente de maison peuvent peser facilement quelques tonnes. En l'absence d'analyse, ces poutres doivent être considérées comme des "déchets de bois problématiques" et éliminées dans une usine d'incinération des ordures ménagères. Le prix de cette élimination est élevé. En revanche, si une analyse du bois est effectué, et si le bois n’a pas été traité, il peut être recyclé en tant que matériau ou utilisé comme combustible dans une chaudière à bois usagé. Ces deux modes de valorisation sont nettement plus avantageux financièrement. Si le bois est encore en bon état, ce qui est régulièrement le cas pour des charpentes, il peut même être revendu en l'état. Dès qu'il y a plusieurs tonnes de déchets de bois, on peut donc même récupérer le coût de l'analyse.

En bref : si la quantité de déchets de poutres dépasse 3 à 5 tonnes, il vaut la peine de l'analyser par rapport aux produits de conservation.

L'analyse doit porter sur le PCP, le DDT et le lindane, ainsi que sur les métaux lourds. La question si l’analyse doit également porter sur les PCB et les HAP est controversée :  L'OPair l'exigerait , mais a priori, les PCB n'ont pas été utilisés pour traiter le bois. Et si le bois a été traité avec une peinture bitumineuse,  il est clairement visible qu’il s’agit de bois traité. Une analyse devient dès lors caduque.

Depuis le début de l'année 2023, les valeurs limites pour l’élimination du bois ont été inclues dans l'OLED à l'annexe 7.

Produits de conservation du bois lors de transformations

Lors de transformations, des combles ou des locaux commerciaux, jusque-là inoccupés, sont souvent aménagés en logement. Les poutres apparentes sont considérées comme décoratives. Mais si ce bois est traité avec des produits de conservation, ceux-ci peuvent contribuer à une pollution permanente de la poussière et de l'air dans les nouvelles pièces habitables.

En Suisse, il n'est pas obligatoire d'analyser les produits de conservation du bois pour protéger les utilisateurs. Seul le diagnostic Ecobau en exige une.

En partant de l'hypothèse que 10 à 20% des bâtiments sont traités avec des produits de conservation, il faut partir du principe qu'il n'est pas rare de trouver de pièces d'habitation nouvelles dans des vieux bâtiments où il y a pollution préexistante. Dans l'intérêt d'une bonne protection de la santé, il est donc tout à fait recommandé de procéder à des analyses du bois.

En bref : si des combles sont transformés et qu’après les travaux les poutres se trouvent dans l'espace habitable, les substances nocives présentes peuvent affecter durablement les habitants. C'est pourquoi il est vivement recommandé de procéder à une analyse du bois avant de procéder à des transformations - car un assainissement ultérieur est très coûteux.

Comment prélever des échantillons ?

PolluDoc recommande de prélever les 2-3 mm extérieur de bois à plusieurs endroits à l'aide d'un ciseau à bois ou d'un cutter et de les envoyer au laboratoire sous forme d’un échantillon composite de 5-20 grammes au total. L'interprétation des résultats et la détermination des mesures appropriées en cas de pollution de l'air intérieur ne sont pas faciles.  PolluDoc contient quelques indications à ce sujet. Sinon, la directive allemande sur le PCP est un bon document de référence.

 

 

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